Nous mourrons tous un jour, peut être soudainement, peut être des suites d’une maladie, ou simplement de vieillesse.
La mort d’un proche est un moment délicat à passer, difficile à gérer, et long à guérir.
Cela se complique quand les enfants sont à la maison, il faut alors trouver la force de continuer à ‘vivre’ et suivre l’emploi du temps sans fin des semaines…
Étant donné que nous ne saurons pas le jour de notre mort ni celui de chacun de nos proches, il est bon de réfléchir au sujet et de ‘préparer’ nos enfants, afin que, le moment venu, cela se passe le plus posément possible.
Dire la vérité
Le point le plus important à mon sens le jour J est de dire la vérité : ‘il est mort’ / ‘elle est morte’.
L’enfant doit comprendre qu’il n’y aura pas de retour en arrière car la vie a quitté son corps. Malheureusement, nous ne pourrons plus être en contact avec la personne qui nous est chère.
« Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours » – Proverbes 4v24
« Renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres » – Éphésiens 4v25
Ne pas créer des peurs inutiles
D’un point de vue adulte, nous aurions tendance à imager en pensant moins blesser l’enfant :
« Il s’est endormi pour toujours » / « Il est devenu une étoile dans le ciel, il veille de là-haut ».
C’est mignon oui, mais parfois à la suite de ces paroles, l’enfant pourrait ne plus vouloir dormir, de peur de « s’endormir pour toujours ».
Également, j’ai entendu de nombreux témoignages où des enfants regardaient le ciel étoilé en disant : « Olala mais il y a tant de morts !!! », d’autres n’osaient plus regarder le ciel la nuit en voiture car « les morts me regardent ».
N’oublions pas que les enfants sont des éponges et sont très crédibles. Prenons le temps de dire les bons mots.
« Éduque l’enfant d’après la voie qu’il doit suivre ! Même quand il sera vieux, il ne s’en écartera pas » – Proverbes 22v6
Répondre aux questions
Il y a et il y aura de nombreuses questions. Si nous en parlons en avance, nous pouvons déjà en mettre pas mal sur la table. Quand c’est à l’instant T, mieux vaut ne pas submerger l’enfant avec des détails mais lui expliquer les faits telles qu’elles sont puis en répondant simplement à ses questions.
Pourquoi meurt-on ?
De vieillesse, quand on est très vieux. Évitons de dire « quand on est un papy ou une mamie », les enfants pourraient s’inquiéter pour leurs grands-parents.
De maladie grave. Grave est important à ajouter pour que les plus jeunes ne stressent pas la prochaine fois que vous avez un rhume. Nous pouvons aussi dire que l’on peut mourir d’une maladie que nous ne pouvons pas soigner.
D’un accident. On ne peut pas le prévoir.
Laisser aller ses émotions
Le fait que ça soit très dur au début mais que peu à peu le souvenir devient plus simple à accepter s’appelle le deuil.
Il est important d’expliquer aux enfants vos émotions, de mettre des mots sur ce que vous traversez et de leur expliquer qu’ils sont libres d’exprimer les leurs aussi.
Libres car tous ne réagiront pas de la même manière, certains seront moins touchés que d’autres ou leur deuil ne se fera pas de la même manière que vous ou que son frère ou sa sœur.
Dans tous les cas, il a le droit de ressentir (ou non) de la tristesse, de la colère, du manque, l’envie de crier ou de pleurer, de vous faire des câlins,… Même Jésus à l’annonce de la mort de son ami a pleuré.
« Jésus pleura » – Jean 11v35
Il est bon de leur rappeler que même si la personne n’est plus là physiquement, l’amour qu’il a pour elle restera à jamais dans son cœur.
Enterrement ou crémation ?
L’image de la personne morte dans la terre, mangée par les vers ou brulée dans un four peut être choquant pour un enfant. Il est donc bon (si vous lui en parlez ou l’emmenez dans ce lieu) de lui rappeler que la vie a quitté son corps. La personne n’a plus de besoin : plus soif, plus faim ; mais aussi qu’elle ne ressent plus rien du tout, ni le froid, ni la chaleur, mais surtout plus aucune douleur.
Où est-elle partie ?
Que faire si la personne n’était pas croyante et que l’enfant nous demande si la personne est en Enfer ou avec Dieu ?
En tant qu’adulte, nous savons qu’il est fort possible qu’elle soit en Enfer mais nous ne connaissons pas forcément son état d’esprit dans ses derniers instants. Affirmer qu’elle y est, car non croyant, choquerait et attristerait l’enfant (surtout s’il a des connaissances sur l’enfer et s’il était proche du défunt).
Si l’enfant demande, je pense que nous pouvons dire qu’elle ne voulait pas de Jésus pendant sa vie, donc oui il se peut qu’elle aille là-bas mais que nous espérons qu’avant de mourir elle a changé d’avis et a accepté Jésus dans son cœur.
En pratique
Nous pouvons lui proposer aussi de prier Dieu afin qu’il l’aide à traverser cette période difficile/triste.
La Bible présente de nombreux versets que nous pouvons lire avec nos enfants :
Ecclésiaste 3:1-4 − Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté; un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir; un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser.
Jérémie 31:13 – […] Je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai; Je leur donnerai de la joie après leurs chagrins.
Psaumes 147:3 − Il guérit ceux qui ont le cœur brisé, Et il panse leurs blessures.
Ésaïe 40v13 – Car l’Éternel console son peuple, il a pitié de ses malheureux.
Psaumes 119v28 – Mon âme pleure de chagrin : Relève-moi selon ta parole !
Psaumes 4v8 – Je me couche et je m’endors en paix, Car toi seul, ô Éternel ! tu me donnes la sécurité dans ma demeure.
Psaumes 30:6 – […] le soir arrivent les pleurs, Et le matin l’allégresse !
En activité, nous pouvons faire le parallèle entre la vie humaine et celle d’un animal ou d’une plante.
Par exemple, une institutrice m’a expliqué que le ver à soie a une durée de vie de 2 mois. Alors une fois par an, elle étudie avec ses élèves le cycle de cet animal et ainsi la mort (animale et humaine) devient naturelle.
Les livres sur ce sujet sont trouvables facilement en librairie ou sur internet. N’oubliez pas de remplacer ‘il s’endort’ par il est mort^^.
A la suite de la mort d’un proche, l’enfant peut faire un dessin ou créer un souvenir à mettre sur le cercueil.
Une autre idée à la suite d’un décès est de mettre en place une boîte à réconfort : vous pouvez écrire plein de petits mots doux, de choses agréables : un bisou, un câlin, faire un gâteau, aller au parc, … L’enfant pourra ainsi l’ouvrir et prendre un papier lorsqu’il sent qu’il a besoin d’être réconforter, rassurer ou consoler.
***
Chères lectrices et chers lecteurs, pour clôturer ce sujet délicat, je vous laisse ce verset comme une prière en espérant qu’il vous fasse du bien et vous aide à guérir et à gérer cette situation avec vos enfants ! Soyez béni(e)s !
« Éternel, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers! Conduis-moi dans ta vérité et instruis-moi, car tu es le Dieu de mon salut: je m’attends à toi chaque jour. Éternel, souviens-toi de ta compassion et de ta bonté, car elles sont éternelles! » – Psaumes 25v4-6