Punir, ne pas punir, comment punir ? Il n’y malheureusement pas de réponse unique ou de remède miracle. Selon les familles, le pays, la tendance du moment, à la maison, à la crèche, à l’école, les réponses divergent et parfois s’opposent. Il faut donc réussir à trouver un équilibre dans tout cela.
Une discipline juste et équilibrée
Une discipline juste doit permettre à l’enfant d’apprendre à différencier ce qui est bon, de ce qui est mauvais pour lui et son entourage.
Soyons toujours rempli d’amour et agissons avec amour !
Une punition, correction, réprimande n’est une partie de plaisir ni pour le petit ni pour le parent, mais au lieu de n’être que dans le négatif, nous pouvons la transformer en quelque chose de positif.
En effet, elle aide l’enfant à réfléchir et comprendre ce qui a causé sa mauvaise attitude et l’encourager à trouver quelle est/sont la/les solutions alternatives afin que cette situation ne se reproduise pas dans le futur.
Au fur et à mesure du temps et de sa croissance, ce cadre deviendra peu à peu naturel et logique. L’enfant réalisera – parfois à l’instant T, parfois seulement après coup – combien ces règles ou limites ne sont là que pour l’aider à grandir, s’épanouir sainement et vivre paisiblement en communauté.
« Certes, au premier abord, toute correction semble un sujet de tristesse, et non de joie, mais elle produit plus tard chez ceux qu’elle a ainsi exercés un fruit porteur de paix : la justice » – Hébreux 12v11
« Mon fils, ne méprise pas la correction de l’Éternel, Et ne t’effraie point de ses châtiments ; Car l’Éternel châtie celui qu’il aime, Comme un père l’enfant qu’il chérit » – Proverbes 3v11-12
Adapter la punition à chacun et donner une explication à l’enfant
Quand il y a désobéissance, insolence ou rébellion, nous pouvons corriger, toujours selon l’âge et la maturité de l’enfant.
Je ne vais en donner que certains exemples car la liste n’est pas exhaustive. Toutes ne sont pas utiles pour tous les enfants. En effet, chaque enfant est différent et ne réagi pas de la même manière. Il faut s’adapter à lui et faire preuve de sagesse.
Néanmoins, il ne s’agit pas de seulement punir sans explication ; un enfant n’a pas toujours conscience de son erreur, du cadre posé ou des conséquences de son attitude/ses actes/ses paroles…
Il est donc bon de se mettre à sa portée et de lui dire pourquoi nous le punissons en lui rappelant la règle brisée ou ce qu’il n’a pas fait de bon. De même, à sa ‘sortie de punition’, rappelons la règle afin qu’elle ne soit pas de nouveau transgressée.
« Pères, n’exaspérez pas vos enfants, de peur qu’ils ne découragent » – Colossiens 3v21
Rappel de la règle
Un rappel de la règle, une réprimande verbale ou une simple discussion sont parfois suffisants pour remettre l’enfant ‘sur les bons rails’. Pour les plus petits, c’est important de leur expliquer la bonne attitude à avoir – par exemple : ‘on fait des caresses, on ne tape pas’, ‘tu vas pouvoir jouer avec ce jeu mais attends un peu, chacun son tour, on partage’.
Temps calme
Un temps calme, quelques minutes au coin, assis sur une marche de l’escalier ou sur le canapé, intervient souvent quand nous avons déjà repris l’enfant 3 fois, sans résultat.
Cela montre au petit qu’il a mal agit, que nous ne sommes pas en accord avec ses actions/paroles/attitude. Quelques minutes à l’écart lui permettent de se calmer, de réfléchir sur ce qu’il vient de se passer, puis de reprendre le jeu, l’activité ou le cours de la journée plus paisiblement.
Apprentissage ludique et éducatif
Transformer la punition en quelque chose ludique et éducatif est la meilleure manière pour lui de retenir et d’agir en conséquence de ses actes. Par exemple, réparer ce qu’il a cassé, nettoyer ce qu’il a sali ou renversé, refaire ce qu’il a défait, ranger ce qu’il a mis en désordre, refaire une phrase qui n’était pas polie, etc.
Ainsi, il apprend que ce n’est pas forcément papa ou maman qui répare ses bêtises mais qu’il peut et doit apprendre à le faire lui-aussi. Cela le responsabilise.
Retrait de l’objet
Si répéter la ligne de conduite ou punir simplement n’ont pas d’effets positifs, il est possible de ‘priver’ l’enfant…non pas de dessert mais de ce qui est en rapport avec la situation.
> Exemples : l’enfant s’amusant sur sa draisienne (vélo) ne cesse de rouler ou reculer sur les mains de ses petits camarades. Il ne change pas d’attitude malgré des réprimandes verbales et deux minutes au calme ; le vélo lui sera donc repris pour une certaine durée.
> Priver l’adolescent de téléphone ne serait-ce qu’une journée + soirée car il reste dessus jusqu’à très tard malgré l’interdiction après 21h30 et le rappel de la règle 3 jours en suivant, n’est pas une punition exagérée ; l’enfant réfléchira ainsi à deux fois le jour qui suit.
Vous pouvez même utiliser ce temps pour organiser un temps de qualité ou une sortie avec lui afin de lui montrer que le téléphone n’est pas le plus important.
Vos paroles ont de la valeur
Pour les plus grands, ne pas donner de punitions à l’extrême si vous savez que vous ne les ferez pas respecter jusqu’au bout. Vos paroles perdraient ainsi de la valeur et ce serait dommage.
Le pardon n’est pas une option
Dès tout petit, il est bien d’instaurer le pardon. Que ce soit l’enfant envers vous, mais également de votre part envers votre enfant. Chacun peut faire des erreurs, chacun a droit à une seconde chance !
Pardonner permet d’avancer, de passer à autre chose, de pouvoir aimer davantage, de briser des situations compliquées. Le pardon nous libère d’un poids, d’une rancune qui peut grandir petit à petit si nous gardons et encaissons.
« Supportez-vous les uns les autres et, si l’un de vous a une raison de se plaindre d’un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi » – Colossiens 3v13
Faire attention aux signaux envoyés par l’enfant
Enfin, un enfant, en faisant des bêtises, peut vous envoyer un signal, afin d’attirer votre attention.
Pour toutes sortes de petits changements de situation, un enfant le marque, et parfois cela se répercute dans son comportement.
L’enfant perçoit les changements mais ne sait pas forcément comment y faire face ou le verbaliser et il extériorise cela en faisant des bêtises, en ayant une attitude anormale, parfois en ayant recours à la violence.
Prenons du temps pour parler, le rassurer, l’aider à passer la situation paisiblement (déménagement, grosses tensions à la maison, divorce, annonce que maman est enceinte, arrivée du bébé à la maison, changement de rythme car nouveau travail d’un parent, nouvelle maîtresse à l’école, relations avec ses amis difficiles en ce moment, etc).
Ne soyons pas ‘radins’ en affection, un gros câlin transmet de l’amour et du soutien à celui qui le reçoit. Il n’y a pas toujours besoin de mots. Un câlin aide à relâcher la pression et à se sentir mieux (hormone ocytocine). Il libère la dopamine, une hormone responsable de la motivation et la bonne humeur.
« Aimez-vous les uns les autres » – Jean 13v34